Les séquelles des violences et abus pendant l’enfance

Résumé de l’article : 

Avoir vécu des violences pendant son enfance n’est pas sans conséquences à l’âge adulte. Dans cet article, nous allons :

– Lever la loi du silence

– Décrire les séquelles fréquentes à l’âge adulte pour vous permettre de les identifier

– Vous expliquer comment déraciner cette souffrance et se reconstruire grâce à la psychothérapie.

Plan :

1. Reconnaître et comprendre les séquelles à l’âge adulte

2. Le poids du silence

3. Le rôle de la psychothérapie

4. Des exemples inspirant de résilience

5. Prévalence des cas de violences sur enfants

6. Vous n’êtes pas seul(e)


Les séquelles à l’âge adulte : comprendre, reconnaître et se reconstruire

Les violences vécues dans l’enfance, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles (viol, inceste, attouchements, humiliation…), laissent rarement l’esprit indemne. Lorsqu’elles surviennent à une période où l’enfant n’a ni les ressources ni la protection nécessaires, elles s’impriment profondément dans le corps, dans la mémoire et dans l’identité.
À l’âge adulte, beaucoup de personnes portent encore les séquelles de ces blessures silencieuses, parfois sans savoir qu’elles sont liées à leur passé. L’état de stress peut même perdurer à leur insu (dissociation) impactant leur santé mentale au quotidien.


Des conséquences qui se manifestent à l’âge adulte

Les traces des violences subies dans l’enfance peuvent prendre de nombreuses formes. Cette liste n’est bien sur pas exhaustive, mais on retrouve généralement les troubles suivants :

  • Troubles émotionnels : anxiété, crises d’angoisse, palpitations, agitation, irritabilité, hypersensibilité ou au contraire anesthésie affective.

  • Troubles psychiques : névrose, dépression, phobie et crise de panique
  • Stress post traumatique : hypervigilance, flashback et reviviscence en présence de certains stimuli, cauchemars en lien avec les évènements traumatiques. Parfois une dissociation subsiste : la personne reste en état de choc, semblant vivre en dehors de son corps, se laissant guider par les autres, comme une feuille au gré du vent.
  • Difficultés relationnelles : peur de l’abandon, difficulté à faire confiance, relations toxiques ou impossibilité de s’attacher sereinement.

  • Problèmes liés à l’estime de soi : sentiment de honte, culpabilité persistante, impression d’être « cassé(e) » ou « différent(e) », manque de confiance en soi, doutes de soi

  • Troubles somatiques : douleurs chroniques, troubles du sommeil, troubles alimentaires, fatigue inexpliquée, sensation d’avoir la respiration bloquée.

  • Mémoire et concentration : trous de mémoire, oublis fréquents, difficultés à se concentrer.

  • Comportements d’évitement ou d’autodestruction : addictions, conduites à risque, consommation excessive d’antidépresseurs, isolement…

Il est important de rappeler que ces réactions ne sont pas des faiblesses personnelles, mais des mécanismes de survie qui se sont mis en place face à des évènements traumatisants. Les agressions ne sont souvent pas uniques et peuvent survenir tout au long  de l’enfance. Le père de Laura accueille chez lui son frère russe, venu en France pour trouver du travail. Ce dernier abusera d’elle et de sa soeur à répétition pendant plusieurs années. Laura, qui se présente à la consultation pour un syndrome dépressif et des difficultés sexuelles dans son couple, témoigne : « Nous vivions sous le même toit que notre agresseur. Nous n’avions nulle part où fuir. »


Le poids du silence

Tout d’abord, les agresseurs savent bien imposer cette loi du silence à l’enfant, dans un jeu psychologique pervers. « Si tu en parles, je m’en prendrais à ta soeur et à tes parents. Tu resteras alors enfermée avec moi jusqu’à la fin de ta vie » a entendu Léa, alors qu’elle n’avait que 8 ans. Pétrifiée par la peur, comme la plupart des enfants, elle s’est tue et a souffert en silence. Pendant longtemps, très longtemps. Jusqu’à ce jour, où, à 45 ans, elle a franchi la porte de mon cabinet, à l’origine pour un simple manque d’estime et de confiance en elle.

De plus, une forte peur peut entrainer un état de dissociation. Sans entrer dans une longue explication physiologique, celui-ci active des mécanismes de survie de l’hippocampe dans le cortex, qui littéralement « débranche le cerveau ». La victime n’a pas d’autre choix que d’être passive. Elle peut par la suite culpabiliser de son inaction (alors qu’elle est physiologique) et ne pas se sentir légitime à parler.

Ainsi, beaucoup d’adultes ayant subi des violences sexuelles dans leur enfance gardent le silence pendant des années. La peur de ne pas être cru, la honte, ou encore la loyauté envers la famille empêchent souvent de parler. Pourtant, c’est précisément ce silence et cet enfermement intérieur qui entretiennent la souffrance.

Et lorsque certains enfants, jeunes ou adultes se risquent à en parler, ils ne sont pas toujours bien accueillis. Certains parents, il faut le dire, peuvent être complices de telles abominations. D’autres parents vont entrer dans un déni farouche, niant ou minimisant la gravité de la situation : la plupart du temps, ils ont eux mêmes vécu ayant ce type d’agression et l’ont refoulée. Comme je l’indiquais dans une de mes conférence qui porte sur ce thème, les enfants sont souvent le miroir de l’histoire non résolue de leur parent. D’autres peuvent ne pas savoir comment réagir face à ce qui est un choc ou se montrer très maladroits. Ainsi, Marianne avait annoncé à ses parents le viol perpétré par un ancien professeur. Alors qu’elle attendait d’eux qu’ils portent plainte à la police, elle s’était retrouvée invitée à consulter un psychiatre puis un psychologue. « Comme si c’était moi le problème, tandis que ce professeur restait impuni ». 

Mettre des mots sur ce qui a été vécu, dans un espace sécurisant auprès d’un professionnel, permet d’être validé dans ses ressentis. Cette étape constitue souvent le premier pas vers la libération et la reconstruction.


Le rôle de la psychothérapie

La psychothérapie permet de :

  • reconnaître et accueillir les blessures de l’enfance sans jugement et en prendre toute la mesure traumatique

  • comprendre les mécanismes qui se rejouent dans la vie adulte et s’en dégager

  • dissoudre les engrammes émotionnels liés à ses expériences
  • restaurer son estime de soi et sa confiance en soi,

  • apprendre à poser des limites et à se protéger,

  • s’ouvrir progressivement à une vie plus apaisée et plus libre.

Evidemment, chaque parcours thérapeutique est unique. Mais je vous propose de retrouver celui de Lorraine et de Noelle pour rendre plus concret et moins théorique l’apport de la psychothérapie dans les séquelles de violences dans l’enfance.


Quelques exemples inspirant de résilience…

 

1. Noelle 

Noelle a grandi auprès d’un père et d’une mère tous deux extrêmement violents. Son enfance est marquée par la peur panique des réprimandes et des coups qui s’en suivent. Adulte, elle souffre de douleurs physiques et de troubles anxieux. Elle a déjà fait de nombreuses thérapies, comme les TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive), sans grand succès pour elle. Suite à des idées suicidaires inquiétantes, elle fera également un séjour à l’hôpital psychiatrique. Elle y cotoie des patients violents, ce qui réactive son traumatisme et fait qu’elle refuse d’y retourner, malgré la perséverence de ses idées noires. Dans sa vie, Noelle est sans cesse en hypervigilance sur ce qu’elle pourrait « mal faire », ce qui l’a conduite au burn-out. Elle est en arrêt de travail depuis plusieurs mois lorsque je la rencontre pour la première fois et décrit une vie de « souffrance et malaise douloureux incessant ». La thérapie en ressenti thérapeutique et en rêve éveillé lui permet peu à peu de chasser sa tendance à envisager un suicide et de se sevrer de l’alcool. Elle garde des anxiolytiques avec elle, mais n’en prend que très rarement. Grâce aux séances de psychothérapie, elle commence désormais à guérir de ses blessures et à accepter d’accueillir « le bon » de la vie. Elle a également pu sortir du burn out et reprendre une vie professionnelle, dans laquelle elle sait désormais poser des limites.

2. Lorraine

Lorraine, une jeune femme d’une quarantaine d’année, élève seule ses trois enfants. Elle vit depuis 18 ans avec Frédéric, leur père. Suite à plusieurs infidélités de la part de son mari, Lorraine décide d’entreprendre une psychothérapie et vient me voir. Elle a donné plusieurs fois sa chance à son mari, a fait des sacrifices pour leur couple, mais le constat est sans appel. Peu à peu, d’espoir en désillusion, son amour pour Frédéric s’est éteint. Elle est très claire, sa décision est évidente : elle veut le quitter. Aussi ne comprend-elle pas pourquoi elle est incapable de mettre en application son choix. Le travail thérapeutique révèlera plusieurs épisodes de viol pendant l’enfance, que Lorraine avait plus ou moins « oubliés » et qui ressurgissent au cours d’un épisode aigu au niveau émotionnel. Lorraine me donne l’impression d’une vie arrêtée. Toutes les décisions concernant sa vie sont plus ou moins dirigées par les autres, et elle est incapable de décrire ses goûts. Comme de nombreuses personnes atteintes de stress post traumatiques suite à un viol, elle se sent totalement impuissante. C’est en sortant de l’emprise psychique de son agresseur et d’un état de dissociation important dans lequel elle s’était enfermée, qu’elle va pouvoir enfin acter les étapes de sa décision. Lors de son viol, Lorraine n’a pas pu fuir. Elle continuait, sans s’en rendre compte, de rester dans un état figé. En séance, nous avons pu reprendre le fil de son histoire malheureuse là où il s’était arrêté. Je l’ai alors invitée à se lever et sortir de mon cabinet. A partir de cet instant seulement, elle a pu quitter Jules. Elle vit aujourd’hui dans un nouvel appartement et a demandé le divorce. Evidemment, elle dégage beaucoup plus de joie et d’assurance qu’à son arrivée.


Prévalence des cas de violence dans l’enfance

 

On estime à 10% le nombre d’enfants victimes de violence sexuelle en France. C’est énorme. Les personnes atteintes par les séquelles de telles sévices ne sont pas uniquement des femmes. En 2021, 13 % des femmes et 5,5 % des hommes disent avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance, dont 4,6 % des femmes et 1,2 % des hommes disent avoir subi des violences incestueuses (enquête INSERM).

 Certains milieux religieux, les foyers et orphelinats et le domaine sportif sont malheureusement propices à ces dérives.


Vous n’êtes pas seul(e)

Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, sachez qu’il est possible de changer. Vous n’avez pas à rester prisonnier(ère) du passé. Un accompagnement thérapeutique de qualité aide à transformer une histoire douloureuse en un chemin de résilience. Se faire accompagner est un acte de courage et d’amour envers soi-même.

La guérison est toujours possible. Un accompagnement psychothérapeutique bienveillant, adapté à votre rythme et à vos besoins et basé sur une approche émotionnelle efficace, peut vous y conduire. Je ne saurais par contre que trop vous recommander de consulter un thérapeute expérimenté et spécialisé.


Si vous avez été victime de violence physique, verbale ou sexuelle dans l’enfance, il est toujours possible de se reconstruire à l’âge adulte.

Séquelle violence abus enfance Psychothérapie Nathalie Chiesa
Psychothérapeute

 

 

« Une thérapie ne consiste pas à revivre les traumatismes et souffrir,

Mais au contraire à dissoudre les séquelles de ceux-ci. »

 

 

 

Nathalie CHIESA psychologue psychotherapeute

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